La méthodologie développée par l’ONG monégasque pour promouvoir la paix par le sport a été digitalisée. Une application mobile désormais à portée de main des éducateurs du monde entier.
Février 2018. Tout juste investi président du Liberia (sur la pelouse d’un stade, à Monrovia), George Weah réserve sa première visite officielle à la France. Avec un message équivoque.
« Lorsque la guerre est arrivée au Liberia, grâce au sport, nous avons pu désarmer les jeunes enfants soldats et, grâce au sport, le Liberia a pu trouver un accord de paix (…). J’ai quitté la rue parce que j’ai eu l’occasion de faire du sport et, aujourd’hui, je suis président de la République grâce au sport. »
En aparté, l’ancien attaquant de l’AS Monaco, Ballon d’Or 1995, évoque avec son homologue français les chantiers prioritaires de l’éducation et de la santé en Afrique, mais insiste sur l’importance du sport pour promouvoir le dialogue, inculquer le respect et donc œuvrer pour la paix.
Du moins, la stabilité politique. À la veille de la Coupe du monde de football en Russie, Emmanuel Macron reviendra sur les propos de « Mister George ». « Il m’a dit que lorsqu’on avait donné des ballons à ces jeunes, ils avaient déposé les armes. »
« UN ATTRAIT UNIVERSEL »
Depuis sa création en 2007 à Monaco, Peace and Sport n’a de cesse de le clamer: non, la paix par le sport n’est pas une utopie.
Éprouvée, reconnue et couchée sur papier, la méthode de l’ONG pour favoriser le dialogue et l’inclusion dans des zones conflictuelles vient de franchir un cap dans sa démocratisation, puisqu’elle est désormais accessible sur un simple smartphone grâce à l’application « Peace and Sport x MyCoach ».
Une digitalisation qui tombe à pic en cette période de crise sanitaire et de limitation des interactions physiques, et qui décuple le champ des possibles pour les éducateurs et ambassadeurs de l’association qui prêchent la bonne parole sur le terrain.
Réélu président de l’Association mondiale des olympiens en octobre, le président-fondateur de Peace and Sport, Joël Bouzou, présente cet outil révolutionnaire comme un émancipateur, un adoucisseur de tensions qui tient dans une main mais couvre la planète.
« Nous avons suggéré pour la première fois notre méthodologie il y a sept ans, avec un guide de bonnes pratiques, un document papier à photocopier ou à télécharger, à l’ancienne. C’était un effort louable, mais qui n’a eu qu’un impact limité. L’application “Peace and Sport x MyCoach” nous ouvre toutes les portes grâce à son attrait universel. L’application est intuitive et accessible partout, à tous, même dans les camps de réfugiés, les zones de guerre et les zones de conflits religieux et ethniques. »
Une solution humaniste qui vient asseoir le soft power monégasque en la matière.
Au printemps, confiné, le prince Albert II s’était d’ailleurs montré fédérateur sur les réseaux sociaux en rappelant l’impérieuse nécessité de rester unis, notamment par le sport, en ces temps troublés.
« Utiliser le sport pour protéger notre planète et renforcer nos liens les uns avec les autres est une énorme responsabilité que nous devons à nos enfants et aux générations futures. » Et le futur, c’est maintenant.